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Quand la Commission d’organisation du référendum pour toute la Crimée m’avait invité à y participer en qualité d’observateur international, j’ai accepté sur-le-champ et sans hésiter. J’étais poussé par un intérêt personnel pour ce sujet brûlant qui est au centre de toutes les attentions depuis des mois, par le désir de voir ce qui réellement se passait là-bas, mais aussi par un désir implicite de tout être humain de devenir témoin d’un événement sortant de l’ordinaire, d’un événement véritablement historique.
C’est plus tard, progressivement, que je me suis rendu compte de la dangerosité que pourrait représenter ce voyage. Une multitude d’ «analystes » et d’ « experts » écrivaient que des actes de belligérance étaient envisageables; mes amis et connaissances me mettaient en garde contre les possibles tirs de banderovets embusqués (maintenant ce scénario s’avère avoir été assez proche de la réalité); certains média dénonçaient le vol des réacteurs-fusées quelque part à Lvov qui auraient été utilisés pour abattre des avions de ligne à destination de la Crimée. Même les chaines TV patriotico-optimistes russes mentionnaient des provocations possibles à certains endroits.
Dans de pareilles circonstances j'aurais menti si j'avais dit que je me préparais sereinement à ce voyage comme si j’allais à une conférence ordinaire. L’inquiétude de ma chère épouse ne me rendait pas plus enthousiaste … En sachant pertinemment bien que ce n’est pas avec des mots qu’elle me ferait changer d’avis, ses regards plus qu’éloquents exprimaient son état d’âme. Tout ceci ne pouvait pas me remonter le moral, comme vous le devinez. Bref, j’ai quitté la maison avec des sentiments mitigés et pas dans un meilleur état d’esprit.
Mais tout s’est évaporé dès que l’avion a atterri à Simféropol.
En montant dans un Boeing plein à craquer à l’aéroport de Cheremetièvo, j’ai remarqué quelques visages familiers: des « têtes parlantes » avec leurs discours prévisibles qui ont envahi la télé russe, mais aussi de vrais intellectuels et patriotes russes que j’ai appris à connaître et à apprécier grâce à internet et aux réseaux sociaux. Quand tous les passagers ont quitté l’avion en se dirigeant vers les bus, mais aussi dans la file d’attente avant le contrôle des passeports et dans la salle d’arrivée, j’ai découvert que d’une façon ou d’une autre je les connais tous ou presque. Et alors un sentiment de confiance et d’une communion sublime, d’une implication à une grande cause m’a envahi et ne m’a plus quitté jusqu’au départ.
Cette sensation n’a fait que grandir quand nous sommes sortis en ville après avoir déposé nos bagages à l’hôtel : les premiers citadins-promeneurs croisés dans la rue étaient… des jeunes mariés, elle en robe nuptiale et lui en costume-cravate. L’atmosphère de fête régnait en ville, la musique venait de partout, les voitures défilaient en cortège et klaxonnaient à tue-tête, avec des drapeaux de Crimée et de Russie flottant dans l’air.
Encore une observation, et pas la moindre : je n’ai pas vu de militaires dans les rues, pas un seul, ni de véhicules blindés que, selon les média occidentaux et ukrainiens, « les occupants russes avaient l’intention d’utiliser pour obliger les gens à participer au référendum, canon sur la nuque ».
Je ne vais pas décrire le jour du référendum : pour les observateurs ce n’était qu’un travail de routine. Nous avons visité 14 bureaux de votes à Simféropol, Belogorsk et Soudak et avons fait l’indispensable pour pouvoir comprendre que ce référendum avait était dûment organisé, que le taux de participation était effectivement élevé. La seule irrégularité évidente constatée par tous nos collègues était la présence des panneaux d’affichage qui appelaient à répondre aux questions de référendum. Ni moi, ni mes collègues n’avions aucun doute quant aux résultats définitifs proclamés.
Il serait plus opportun, à mon avis, d’analyser les causes et les conséquences possibles de cet évènement, d’en tirer les bonnes conclusions et ne pas laisser la situation se détériorer et prendre une tournure défavorable pour tous, y compris pour nous, européens ordinaires.
Alors, qu’est-ce qui s’est passé en réalité ? Comme je l’avais déjà écrit, je comprenais la manifestation de volonté du peuple ukrainien qui est sorti sur la place de Maïdan pour protester contre le régime du président Yanoukovitch, ce régime corrompu qui provoquait la haine de toute la population. C’est d’ailleurs sa politique de double jeu qui a fini par attiser les contradictions entre la Russie et l’Union Européenne.
J’ai aussi approuvé les efforts de pacification des hommes politiques européens qui ont réussi à élaborer et à proposer aux parties belligérantes une solution acceptable formulée dans un document intitulé « Accord entre le pouvoir et l’opposition sur le règlement de la crise en Ukraine » paraphé ce 21 février. Cette proposition de sortie de crise a été cautionnée, au nom de l’Union Européenne, par les ministres des affaires étrangères polonais, allemand et français.
Mais ces accords ont été transgressés le lendemain-même, les garants d’hier les ont oubliés instantanément et ont fait semblant que rien de grave n’était arrivé. Le doute m’a envahi : comment interpréter tout ce qui s’est passé ? Est-ce le résultat d’une détérioration planifiée des relations avec la Russie ? Ou les conséquences d’un plan de déstabilisation de la situation sur le continent européen tout entier ? Ou un manque flagrant de professionnalisme et de compétence de ceux qui dirigent aujourd’hui l’Union européenne et définissent sa politique? Je penche plutôt pour cette hypothèse, et en voici les raisons :
Mme Ashton et tous les autres qui soutenaient dès le début ce mouvement protestataire menaient une politique de la carotte en oubliant le bâton ; ils auraient dû se rendre compte qu’un affaiblissement de l’autorité centrale jusqu’à évincement dans un pays aussi grand que l’Ukraine, serait lourd de conséquences imprévisibles et friserait le cataclysme, surtout s’agissant d’un pays comprenant des régions si diverses et même antagonistes.
En d’autres mots, quand on soutient un mouvement protestataire, il faut savoir très exactement où passe la ligne rouge à ne pas franchir, et surtout ne pas la franchir.
Mais rien de semblable n’a été fait. Alors quand les accords obtenus ont été violés et le processus est devenu incontrôlable, Mme Ashton et consorts s’en sont lavé les mains.
Ainsi considérer Monsieur Poutine comme responsable de tout ce qui est arrivé signifie rejeter sa responsabilité sur les autres, ou bien, comme on dit en Russie, renvoyer la balle. Le fait que la Crimée ait rejoint la Russie est le résultat incontestable d’un non-professionnalisme et d’une irresponsabilité des diplomaties européenne et américaine.
La désintégration de l’Ukraine était prévisible et évidente, il fallait juste savoir quelle forme prendrait cet événement. On n’à qu’à remercier le Seigneur et le Président russe, parce qu’il n’y a pas eu de tirs ni de sang versé.
Il est évident aujourd’hui que la Crimée ne rejoindra plus jamais l’Ukraine. Mais que font nos hommes politiques qui se sont fait une mauvaise réputation ? A-t-on évalué objectivement leurs actes ? A-t-on essayé d’analyser d’une façon réaliste les différentes options d’évolution des événements ?
Non. On n’entend que des déclarations qui frisent l’hystérie, que des menaces de sanctions, on ne voit que l’intention de continuer la confrontation avec la Russie.
Alors essayons donc de faire nous-mêmes cette analyse.
Tout d’abord, les sanctions.
Les sanctions entreprises par l’occident à l’encontre des fonctionnaires et des oligarques ne font que sourire les Russes, même la machine (pourtant bien huilée) de propagande occidentale n’a pas pu le nier.
Il y a des choses plus graves comme la suspension des négociations relatives à une nouvelle convention entre l’UE et la Russie, à un nouvel accord de libéralisation du régime de visa et même l’annulation du sommet à venir UE – Russie.
Regardons les choses en face : est-ce que avant les événements ukrainiens ces négociations se déroulaient vraiment bien et avaient une chance réelle d’aboutir prochainement ? Est-ce que le sommet précédent, au format réduit, a apporté quelque chose de concret ? Posons-nous la question essentielle : Est-ce que ces restrictions sont réellement efficaces pour influencer la Russie ?
On nous présente d’autres mesures, soi-disant encore plus effrayantes pour la Russie, en parlant d’une augmentation de la sécurité énergétique. Cela prévoit une diversification des sources de fourniture d’énergie, mais sous-entend la création de nouveaux contournements par le sud. Il me semble que les hommes politiques européens biaisent. Primo : autant que je sache, on avait déjà annoncé les mesures destinées à réduire la dépendance énergétique. Mais elles ont donné des résultats contraires, y compris une hausse incessante des prix du gaz et de l’électricité pour le consommateur final (retour au sujet de professionnalisme et de compétence de nos hommes politiques). Deusio, si on sait que Poutine est si perfide, il faut alors prévoir une réaction de sa part. Il n’est pas difficile de déstabiliser une situation dans la région sud : elle est déjà explosive.
En parlant de l’Ukraine : dans l’ivresse des passions antirusses les hommes politiques européens ignorent d’une façon inexplicable les circonstances pourtant évidentes, à savoir: la politique antérieure, présente et future des dirigeants ukrainiens (quelles que soit les personnes parvenues au pouvoir) est condamnée à attiser les contradictions entre l’Europe et la Russie et à en tirer profit, à faire chanter les uns comme les autres. Mais en plus, dans un pays en désintégration les autorités seront amenées (et elles le font déjà) à essayer de la consolider sur base d’une seule idéologie possible dans ces conditions, à savoir une idéologie nationaliste.
Des voix de la raison retentissent en Europe : elles préviennent de la possibilité, mais aussi de la dangerosité, de la renaissance du fascisme en Ukraine. Mais les hommes politiques préfèrent ne pas entendre ces voix.
Faites attention : ces voix retentissent aussi en Russie, et Poutine les entend. Avec son taux de popularité qui bat aujourd’hui tous les records, dans l’atmosphère de verve et de fierté nationale qui règne aujourd’hui en Russie, des milliers de volontaires seront prêts à défendre aves les armes leurs frères russes (et un gazoduc vers l’Europe, par la même occasion) et extirper en Ukraine le fascisme renaissant, pour délivrer la Russie de ces problèmes ukrainiens une fois pour toutes.
Quelqu’un en Europe envisage-t-il une telle évolution de la situation ?
Pourquoi j’écris tout ceci ?
Il me semble que la politique extérieure européenne doit radicalement changer de vecteur et aspirer à collaborer avec la Russie au lieu d’attiser la confrontation. J’ai beaucoup apprécié les paroles et l’état d’esprit du Premier Ministre belge Elio Di Rupo qui a appelé à appliquer une approche dépolitisée et pragmatique dans l’évolution des relations avec la Russie, à tenir compte, en premier lieu, des intérêts des européens ordinaires.
A ce moment critique pour la diplomatie européenne je m’adresse au ministre belge des affaires étrangères Didier Reynders, un homme connu et respecté en Russie ; je l’invite à prendre sur lui la responsabilité et l’initiative de proposer une mission de pacification, à entamer immédiatement les négociations visant à la normalisation des relations avec la Russie. Je suis plus que certain qu’une telle approche et le désir d’améliorer les relations entre l’UE et la Russie trouveront une compréhension et un soutien auprès des autorités de la Russie, mais surtout auprès de son peuple.
Une pareille évolution de politique européenne aurait une autre conséquence importante : la normalisation de la situation en Ukraine. Je suis sûr que la majorité écrasante de sa population n’appréciera pas la baisse de niveau de vie qui résultera de la détérioration des relations entre l’Ukraine et la Russie. On peut faire un pronostic assez évident : les attentes trompées et une récession économique peuvent rediriger le mécontentement populaire contre le pouvoir actuel et contre l’Europe qui le soutient.
Pour conclure je voudrais souligner encore un aspect, très important à mon avis : la société citoyenne doit se prononcer fermement au sujet des événements en cours. Nous devons faire tout notre possible pour influencer nos hommes politiques et retourner la situation. Je proposerais d’organiser une conférence des représentants de la société citoyenne de l’Union Européenne, de la Russie et de l’Ukraine afin de formuler des recommandations à nos hommes politiques pour normaliser la situation et les relations entre les parties.
Sergueï Petrossov, Bruxelles - Simféropol


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